P006b - Hospitalisations potentiellement évitables: asthme et BPCO

Hospitalisations potentiellement évitables – asthme et bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)

Les taux d’hospitalisation potentiellement évitables (HPE) visent à étudier la qualité et l'accessibilité des soins ambulatoires et d'en refléter les problèmes, offrant ainsi un indicateur pertinent pour mesurer la performance du système de soins.

L'asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) chez les personnes âgées de 15 ans et plus sont considérées comme des affections pour lesquelles le traitement et le suivi peuvent être assurés au niveau des soins primaires. Les détériorations aiguës nécessitant une hospitalisation des personnes atteintes de ces affections sont largement évitables grâce à des prises en charge efficaces au niveau des soins primaires (1,2).

Les autres affections considérées parmi le groupe des hospitalisations évitables sont le diabète, l’insuffisance cardiaque congestive (ICC) et l’hypertension artérielle (HTA) (1).

Constats

Pour information : les taux d'hospitalisation de 2012 à 2021 sont indiqués avec un intervalle de confiance de 95% (IC). (L’IC 95% indique que la prévalence réelle se situe avec une probabilité de 95% dans la fourchette indiquée.)

Entre 2012 et 2015, le taux d’HPE pour cause d’asthme et de BPCO est resté stable et atteignait 217,4 hospitalisations pour 100 000 habitants en 2015 (IC 95% : 197,7-237,2).

En 2021, le taux d’HPE pour cause d’asthme et de BPCO était de 138,2 hospitalisations pour 100 000 habitants (IC 95% : 125,5-151,0) et significativement inférieur à celui de 2019 de 226,0 (IC 95% : 209,7-242,3). En 2022, ce taux atteignait 173,0 hospitalisations pour 100 000 habitants.

Les taux d’hospitalisation pour cause d’asthme sont considérablement inférieurs aux taux d’hospitalisation pour cause de BPCO (par exemple en 2022, BPCO 161,7 (IC 95% : 150,5-172,8) et asthme 11,4 pour 100 000 habitants (IC 95% : 8,4-14,3)).  

Une baisse du taux est observée pour les hospitalisations pour cause de BPCO. Une telle baisse est observée dans d'autre pays depuis la pandémie de COVID-19, où elle est en partie attribuée à la réduction du recours aux soins hospitaliers lors de la pandémie, et à l'essor de la télémédecine.

Le taux d’hospitalisation pour cause de BPCO est significativement plus élevé chez les hommes que chez les femmes. En 2022, ce taux était de 205,6 hospitalisations pour 100 000 hommes (IC 95% : 186,7-224,5), contre 130,6 hospitalisations pour 100 000 femmes (IC 95% : 116,8-144,3). Le taux d’hospitalisation pour cause d’asthme est significativement plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En 2022, ce taux était de 16,3 hospitalisations pour 100 000 femmes (IC 95% 11,5-21,2), contre 5,5 hospitalisations pour 100 000 hommes (IC 95% : 2,6-8,3). Ce constat est corroboré par la littérature scientifique, selon laquelle, à partir de 15 ans, l'asthme est non seulement plus fréquent, mais aussi plus sévère et plus difficile à contrôler chez les femmes que chez les hommes, menant ainsi à plus d’hospitalisations (4).

En 2021, le taux d’HPE pour cause d’asthme et BPCO au Luxembourg (138,2 hospitalisations pour 100 000 habitants, IC 95% : 125,5-151,0) était plus faible que celui de l'Allemagne (193,3, IC 95% : 192,1-194,5) et de la Belgique (194,5, IC 191,2-197,9), et similaire à celui de de la Suisse et des Pays-Bas (122,9, IC 95% : 119,7-126,1 et 125,0, IC95% : 122,8-127,3, respectivement).

Références

(1) OCDE. Realising the Potential of Primary Health Care, 2020. https://www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/realising-the-potential-of-primary-health-care_a92adee4-en

(2) OCDE. Panorama de la santé 2023: Les indicateurs de l’OCDE. https://www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/panorama-de-la-sante-2023_5108d4c7-fr

(3) OCDE. Healthcare Quality and Outcomes (HCQO) indicators 2022-2023 Definitions. 2024. https://www.oecd.org/els/health-systems/Definitions-of-Health-Care-Quality-Outcomes.pdf 

(4) Raherison C, et al. Asthme de la femme au fil du temps : vers une prise en charge personnalisée ? Rev Mal Respir. 2020 Feb 1;37(2):144–60.