Ressources du système de santé

Le Luxembourg dispose de ressources humaines limitées et dépend fortement de sa main d'oeuvre formée à l'étranger.

Professionnels de la santé

En raison de la restructuration de son registre digital, le Luxembourg n'a pas communiqué de données sur les effectifs en professionnels de la santé au niveau international depuis 2017. À cette date, le Luxembourg rapportait une densité moyenne de médecins infé­rieure à la moyenne de l'UE : 298 praticiens pour 100 000 habitants, comparés à 377 en moyenne dans l'UE (cf. Figure 5a). Cette densité plus faible est largement attribuée à l'absence de formation médicale complète dans le pays, ce qui crée une forte dépendance à l'égard des médecins formés à l'étranger. Pour y remédier, le gouvernement a introduit en 2021 un programme de bachelor offrant une formation de premier cycle en médecine ; il a également étendu le programme d’études spécialisées aux spéciali­tés de neurologie et de cancérologie, en plus de la médecine générale.

À l'inverse, le Luxembourg disposait en 2017 d’un nombre élevé d'infirmiers (1172 pour 100 000 habi­tants), bien au-dessus de la moyenne de l’UE (737 pour 100 000 habitants) (cf. Figure 5b). Néanmoins, cela n'empêche pas que les effectifs en personnel infirmier sont également fortement dépendants des profession­nels formés à l'étranger. Contrairement à de nombreux autres pays européens, le Luxembourg n'exige pas un diplôme de bachelor pour exercer la profession d’infirmier, mais un brevet de technicien supérieur. En 2023 cependant, l'Université du Luxembourg a introduit quatre programmes de bachelor ouverts aux infirmières diplômées leur permettant d'approfondir leur expertise professionnelle. Les formations de dentiste, de vétérinaire et de pharmacien ne sont pas disponibles dans le pays.

 

 

 

 

Infrastructure sanitaire

Avec la réduction du nombre d'hôpitaux, qui est passé de 36 en 1986 à 10 en 2023, le paysage hospitalier du Luxembourg a notablement changé au cours des dernières décennies (ObSanté, 2024). Quatre de ces établissements sont des centres hospitaliers propo­sant un large éventail de services, parmi lesquels des soins d'urgence et de maternité, tandis que les six autres sont des établissements spécialisés : car­diologie interventionnelle et chirurgie cardiaque et radiothérapie (deux hôpitaux), et soins de réhabilitation psychiatrique, réadaptation gériatrique, réhabilitation physique et post-oncologique, et rééducation fonc­tionnelle (quatre hôpitaux). En 2023, le Luxembourg possédait 2640 lits d'hôpital au total, parmi lesquels 76,6 % étaient destinés aux soins aigus. Comme dans de nombreux autres pays européens, le nombre de lits d'hôpital a baissé de manière significative depuis 2004, passant de 639 lits à 400 lits pour 100 000 habitants en 2022, ce qui est inférieur à la moyenne de l'UE, qui est de 475 lits pour 100 000 habitants (cf. Figure 6).

Grâce à des acquisitions récentes, la densité du nombre d'équipements de tomodensitométrie (scan­ner CT) et d'imagerie par résonance magnétique (IRM) a augmenté pour atteindre le nombre de 22 scanners CT et de 17 équipements d'IRM pour un million d'habitants en 2021, ce qui est inférieur aux moyennes de l'OCDE, qui sont respectivement de 28 et de 18 par million d'habitants (cf. Figure 7). Bien que des audits successifs aient montré un progrès dans l’utilisa­tion appropriée de ces équipements (Bouëtté et al., 2019 ; Conseil Scientifique, 2023b ; DiSa, 2023), le Luxembourg se classait cependant en 2021 au second rang des pays de l'OCDE en termes de fréquence par habitant des examens par CT et par IRM (244 et 116 pour 100 000 habitants, respectivement).

 

 

 

 

Répartition des ressources sanitaires

Au regard de la petite taille du Luxembourg, l’offre de soins aigus est bien répartie : un centre hospitalier se trouve dans le nord, deux dans le centre et un dans le sud. La loi de 2018 relative aux établissements hos­pitaliers entend centraliser les soins très spécialisés et encourager la coopération entre les hôpitaux et les réseaux de soins intégrés appelés « réseaux de compétences » (Mémorial A222, 2018). Bien que la centralisation des soins soit souhaitable, elle affecte cependant l'accessibilité géographique à certains ser­vices : la réadaptation fonctionnelle n'est disponible que dans la région du centre, et la réhabilitation psy­chiatrique est concentrée dans le nord.